Débuts à l'Académie

- Ha ! Maudits mangeurs de racines... Il est vrai que j'ai eu l'occasion de discuté avec certains d'entres eux, des humains également... Ma famille est modeste, je ne suis que le seul fruit de l'amour de mes parents au creux d'une carrière bien trop paisible pour m'y encrouté... C'est pour ça que j'ai rapidement pris la route et longé les frontièrs du royaume avant de m'inscrire à l'académie, j'ai pu usé mes souliers et affuté une certaine affinité pour le tanage, ces frileux d'humains rafolent des peaux de bêtes et j'arrivais toujours à vendres quelques crocs, chitines ou autres griffe au elfes pour leurs flèches... Jamais assé pour être repus tout les soirs cela dit.

- cela prend du temps de se faire un nom... Même souci avec mes runes. Mais notre passage à l'Académie va améliorer nos talents respectifs, j'en suis convaincu ! Quoiqu'il en soit : bienvenue dans notre groupe !

Thademrok posa ses couverts et prit un air sévère :
- Arak, je me suis résigné à attendre ce que les prémonitions avaient signalé. Je ne suis pas si impatient de présumer de nos capacités. Je demeure juste aux aguets. Je n'oublierai pas ma promesse de mieux étudier les runes lors de notre prochaine journée libre.

Il comprit à demi-bribes les confessions de Zephra :
- Ne doute jamais de ta route, Zephra ! Nous sommes ici, chacun avec nos doutes et nos compétences pour s'enrichir de nos expériences communes !

Umi n'avait guère été le plus rapide mais avait suivi le rythme sans ronchonner. Son nez semblait, à tous les coins de rue, humer le vent, les odeurs. Ses narines garnies de poils de nez roux au dessus de sa moustache frémissaient de gauche et de droite comme pourvus d'une vie propre. Il avait laissé sa barbe libre, aux courants d'air de l'immense grotte qui abritait la cité, elle sautillait sous ses petites foulées fougueuses. D'un naturel discret et peut être aussi distrait, il n'avait pas pipé mot même après leur arrivée. Il s'était posé à table près de Torgil et Thademrok. Ses yeux vagabondaient dans la salle un moment puis s'étaient concentrés sur la mousse de sa bière qu'il avait reniflé avant d'en prendre une lampée. Il mangea son assiette avec peu de manières, des morceaux restaient accrochés à sa barbe. Il avait jeté un oeil aux tables alentours jusqu'au fond de la salle puis avait ramené son regard sur le fond de mousse de bière au fond de son bock.

Le caporal, que vous n'avez pas vu au cours du repas, vous attend dans la cour où vous avez été accueilli le premier jour de l'entrée à l'Académie. Sa peau cuivrée et sa chevelure brune et massive, sa barbe tressée, semblent comme dans l'attente d'une opportunité. Il ne porte aucun de ces équipements habituels sauf son armure légère et un étrange bâton long en acier d'environ 1 mètre 50. Ses petits yeux marrons vous observent arriver dans la cour de sable gris. Il prend appui sur une jambe puis l'autre, dans un petit trottement sur place de souplesse, les vôtres sont plus engourdis et vous font encore mal de la mobilisation du matin. Il plante le bâton dans le sol.

- Nous allons tester votre agilité. Vous devez esquiver mes coups de bâton.

Vin n'a pas dit un mot depuis ce matin et passe en premier. Un premier coup s'abat sur sa tête sans qu'il puisse l'éviter. Un deuxième vient le frapper à hauteur d'épaule et il arrive finalement à esquiver le troisième.

- Cela suffira.

Il enjoint ensuite les autres nains à passer. Thademrok par quasi-chance évite deux coups sur trois, le troisième lui laisse une estafilade le long du bras. Arak se fait frapper trois fois, une fois dans la tête et deux fois aux jambes. Torgil en évite un mais en prend deux dans l'épaule. Umi évite un coup sur les trois, dont deux s'abattent sur sa main et son oreille. Même Zephra qui semble plus vif dans ses mouvements prend malencontreusement trois coups. Ce n'est guère étonnant car les nains ne sont pas réputer pour leur esquive, certains marronant à propos de leur armure, mais le malaise reste palpable.

Peu fier de lui, Arak n'est pas content et a un air renfrogné. Il fait quelques étirements pour essayer de se délester les jambes, en se frottant douloureusement les zones percutées par le bâton du caporal.
Quand celui-ci a terminé avec chaque membre, Arak lui demande :
- Caporal ! Comment pouvons nous nous améliorer dans cette discipline ? Avez-vous des exercices à nous proposer ?
Malgré la fatigue et sa frustration, il a visiblement envie de s'améliorer.

Thademrok passa une main machinale le long de l'estafilade sur son bras. Il ne fallait pas être idiot pour entrevoir que le Caporal Badak jaugeait l'endurance et l'esquive des novices de son groupe.
Il n'était pas aussi rustre que son oncle mais ses méthodes s'équivalaient.

Thademrok comprit que le groupe s'attardait sur ses petits soucis personnels et ne se surpassait pas assez.
La preuve était flagrante.
Contrairement à Arak, il n'était pas question de quémander un conseil mais il fallait à tout prix se surpasser.

Thademrok ôta ses protections et se retrouva sans armure.

Il héla le Caporal Badak d'une voix respectueuse :

- Caporal, j'ai envie de recommencer cet exercice sans charge excessive ! Acceptez-vous ?

Le Caporal eu un bref éclat brillant appréciateur dans le regard lorsque Thademrok lui répondit. IL en profita pour répondre à Arak.

- Vous entraînez à esquivez, améliorer votre endurance, votre souplesse, si vous suivez l'entrainement, vous vous améliorerez. Si vous allez au-delà de l'entrainement vous progresserez.

Il avait déjà fait quitter la plupart des affaires aux novices mais Thademrok retenta sa chance. Après avoir pris 2 coups de bâton sur trois dont un sur la tête, il fallut se rendre à l'évidence que les nains ne savaient pas vraiment esquiver et que justement l'armure était pour eux une forme de rempart contre les coups. Il fit quitter les quelques pièces d'équipements restantes à l'issue de ce nouvel échange. Il portrait juste son armure légère qui épousait son corps mais indiqua aux novices de l'attaquer avec le bâton qu'il tendit.

- A vous maintenant, vous avez le droit à trois coups.

(Arak, Torgil, Vin, Umi lancent 3D10 ; Thademrok et Zephra 3D8).

Arak accepte la réponse, même s'il ne comprend pas ce qu'il y a de positif à vouloir se faire taper plutôt que d'apprendre comment éviter à recevoir les coups.
Quand vient son tour d'attaquer le caporal, Arak se concentre. Il est habitué à la sensation du métal, à serrer son outil de manière ferme et souple à la fois. Mais le caporal est sûrement beaucoup plus doué pour esquiver que lui même ne sait frapper.
Il va falloir ruser...
Il commence donc par un ample mouvement descendant en Diagonale, de la droite vers la gauche, puis il revient à l'horizontale et frappant à mi hauteur du Caporal, et enfin, alors qu'il semble emporté par l'arme, il met un coup de poignet qui ramène rapidement le bâton à hauteur d'épaule du Caporal.
S'il fait mouche sur l'un de ces deux premiers coups, il tentera quand même cette feinte pour le troisième.

Quand vint le tour de Thademrok, cela faisait la troisième fois qu'il se trouvait face au Caporal Badak.

Au moment même où le Caporal Badak tendit la longe métallique comme instrument d'attaque à son nouveau novice, Thademrok exécuta une torsion rapide du poignet, réflexe, repoussant la longe d'un mouvement brusque, précis et rapide contre le poitrail armuré du Caporal.

Le deuxième mouvement consiste à reprendre la longe métallique main droite - main gauche, paumes posées sur le dessus de ce bâton et d'exécuter un revers perpendiculaire au niveau du thorax.

Le troisième mouvement, s'il a toujours la maîtrise de la longe, d'effectuer un mouvement circulaire de 360° pour le tacler à hauteur des genoux.

Torgil surprit le caporal par une attaque latérale en arc de cercle qui le toucha à l'épaule, celui ci esquiva son attaque d'estoc et fut touché au bras par la dernière attaque. Il inclina la tête à l'adresse de Torgil. Puis se fut au tour d'Arak. Ces deux premiers coups fendirent l'air face à un Badak sur le qui-vive mais le caporal fut surpris du coup de poignet et le bâton toucha le caporal à l'épaule. Badak fit un signe au suivant. Umi parvint à le toucher 2 fois tandis que Vin qui semblait ailleurs depuis quelque temps ne parvint à mettre qu'un coup au but. Thademrok ne laisse pas le temps de souffler au caporal qui vint toucher le caporal à la poitrine, décontenancé il tenta d'esquiver le coup suivant et le revers bien que du bout de la longe le toucha au thorax avant que la longe frappe les genoux, toutefois Badak resta debout. Il lança un regard en direction de Thademrok. L'officier dit avec une voix claire et déterminée :

- Bien vous êtes meilleurs à l'attaque qu'à la défense. Le bâton est une arme longue et légère avec laquelle il est facile de frapper contre un adversaire à main nue.

Il demande à Thademrok de confier le bâton à Zephra qui était le dernier à passer.

Umi avait une coulée de sang qui s'échappait d'un bout de son oreille mais il ne dit rien. Il observait les combats et attendait patiemment son tour. Il parvint à faire voltiger le bâton vers l'avant, touchant le Caporal Badak au torse mais avec peu de puissance. Son deuxième coup, fut plus sûr et s'abattit violemment dans l'épaule du Caporal qui eu un léger tressautement puis il fit une rotation horizontale et Badak se baissa pour esquiver son coup. Il tendit ensuite le bâton à Vin. Il le regarda dans les yeux mais celui-ci paraissait ailleurs. Umi Rocacier suivit chacun des mouvements de ses homologues et pour la deuxième fois depuis une semaine, la première était lorsqu'ils étaient aller forger, le nain émit un sourire calme, non pas moqueur envers le caporal mais appréciateur envers ses compagnons.

Zephra se saisit du bâton d'un air soucieux, il avait été bien déçu de sa piètre performance, sans doute la nouveauté de cette cité avait rouillé ces habitudes de parades et ces quelques coups de bâton l'avait réveiller et enthousiasmé à s'entrainé...

Mais voila que désormais thadermok lui tendait un bâton en l'insistant à frappé plutôt que paré... Les armes longues n'avaient jamais vraiment été son fort, le choix de sa hotte protégeant son dos et les lanières la soutenant l'handicapant pour effectuer certaines passes d'armes complexe... Un exercice imposé par le caporal restait cependant un exercice.

Après s'être mis en garde façe à l'instructeur en poussant un grognement approbateur qui fit frêmir l'ensemble de sa pilosité faciale, il prit appuie sur sa jambe gauche pour propulsé le bâton dans un coup d'estoc droit devant lui.

Atteindre sa cible avec cette frappe n'avait pas grande importance, un coup aussi direct forcerait forcément l'adversaire à répondre par une action, zephra guettait cette dernière afin que de sa main gauche il puisse amener le bâton de façon à coupé l'esquive ou l'éventuel coup que son adversaire chercherait à effectuer.

Son troisième mouvement, toujours en gardant son sang froid et en s'appropriant le rythme de la joûte serrait de ramener sa jambe droite en arrière pour revenir à sa position de départ, et dans un mouvement du poignet droit faire pivoté le bâton face à lui. Une éventuelle riposte d'un adversaire risquerait d'y voir son poigné désarmé ou disloqué si il s'aventurait impudemment dans sa garde. A l'inverse si il ne faisait rien, le combat reprendrait comme il avait démarré sur un statut co après un simple échange pendant la seconde frappe.

La chasse avait appris une chose à Zephra, poursuivre une créature dans une traque ou une série de coup trop longue pouvait amener à devenir soi même la proie. Il était souvent plus sage de se tenir face à elle en attendant du renfort, mais cette stratégie ne se résumait au final que à une guerre d'attrition dans un duel.

patiemment, le nain au visage poivre-sel attendait la suite des instructions en conservant sa garde.

Thademrok, quand le regard du Caporal Badak croisa le sien, eut une connexion de respect que ce dernier put décrire.

Thademrok demanda envers ses compagnons :
Tout va bien ? Vos blessures ? Personne n'a besoin d'aide ?

- Je vais bien, merci, Thademrok. Et toi ? Tu as quand même reçu plus que nous ! Ça va la tête ?

Arak observa la technique de Zephra et la réaction du caporal.

- Merci, Arak ! La bourrasque souffle mais le nain ne ploie pas ! Je me demande bien quelle va être la réaction du Caporal ?

Zephra malgré une apparente plus grande rapidité porte des coups sans atteindre le Caporal Badak, les coups fendent l'air mais le Caporal les évite en se penchant de droite et de gauche. Le Caporal reste sur son avis premier et répète après l'échange avec Zephra.

- Bien vous savez toucher avec une arme de longue portée contre quelqu'un à mains nues. Ceci est relativement facile lorsque l'arme ne porte pas de lames, donc est facilement équilibrée, que le combattant adverse est sans arme. Votre potentiel de défense, comme pour la plupart des nains, est faible, vous pouvez le compenser par des entrainements à l'agilité mais aussi en portant une armure adéquate à votre style. Votre attaque est bonne, pour le concours comme dans d'autres conditions, il s'agira peut être de miser sur le KO rapide de l'adversaire.

Les nains poursuivirent l'entrainement entre eux sur des simulations de combats avec diverses armes dans les heures et les jours qui suivirent. Le Caporal Badak passa la semaine à indiquer des corrections de postures et à faire travailler les nains en équipe. Les jours se ressemblèrent, footing le matin, entrainement l'après midi. La fin de la semaine arriva rapidement et le lendemain était le jour du tournoi. Le soir, le Caporal Badak emmena les nains en permission dans une taverne des Basses Fosses : "Le Cul du Dragon".

Un grand âtre brûle au milieu de la pièce dégageant de la chaleur. Le Cul du Dragon est rempli et le Caporal Badak présente Tagga Bouclefer la tavernière toujours enjouée à l'équipe. Elle a les joues replètes, le regard pétillant et une voix grave. La salle est ponctuée de tables tâchées et de bancs, certains en bois, d'autres en pierre. Le Mari de Tagga, Tylur Bouclefer, est au fourneau faisant cuire porcelet et autres victuailles tandis qu'une tripotée de naines jouent les serveuses et les commies. Une vingtaine de nains et naines sont dans la salle, le bruit des paroles y est incessant et quelques rires portent parfois. Dans un coin, des nains en tenue de travail de mine boivent une bière forte en piaillant joyeusement. Vous remarquez l'arrière-train empaillé d'un dragon vert la queue relevée comme s'il allait déféquer sur l'assemblée trônant au plus grand mur de la salle, il doit sans doute donner son nom à la taverne. Le Caporal Badak commande une tournée de bières et les nains s'installent à une grande table vide.